Critique du livre “Planète végane” d’Ophélie Véron

On pourrait définir “Planète Végane” (éditions Marabout, 2017) comme le manuel des Castors Junior du véganisme. Ecrit par Ophélie Véron, peut-être plus connue sous son nom de blogueuse Antigone XXI, chercheuse en sciences sociales et spécialiste des mouvements véganes et écologistes, ce livre réussit l’exploit de faire un tour exhaustif de toutes les facettes du mode de vie et de la pensée végane.

Planète végane d'Ophélie Véron

Que ce soit la nutrition, l’éthique, les loisirs, l’habillement, les cosmétiques, les produits d’entretien, les relations dans la famille et au travail, les vacances, les animaux de compagnie…. tous les sujets sont passés à la lumière antispéciste.
Avec beaucoup de pragmatisme et de bienveillance, en prenant appui sur son expérience personnelle et celle de ses proches, Ophélie Véron nous donne des outils concrets pour vivre au quotidien sans cruauté ni exploitation animale.

Par exemple, on apprécie le décorticage des labels cruelty free dans les cosmétiques. Il y a ceux qui assurent l’absence de produits d’origine animale dans le produit fini, ceux qui garantissent en plus l’absence de tests effectués sur les animaux, jusqu’au plus rigoureux où c’est l’ensemble de la marque qui est vérifiée (Cruelty free&Vegan de PETA pour votre information).

Sur le sujet, vous pouvez lire mon article Vegan vs cruelty-free dans les cosmétiques


De nombreuses marques de chaussures et vêtements (fabricants et distributeurs) sont cités, pour l’habillement du quotidien et sportif. Le livre regorge aussi de conseils pratiques pour cuisiner sainement, nettoyer écologiquement et voyager éthiquement, toujours dans un esprit positif et encourageant.

Un premier chapitre en dessous du reste de l’ouvrage

Seul le premier chapitre concernant l’histoire du végétarisme, notamment dans les religions, est plutôt ardu à lire (manque de chance c’est le début du livre). Le fait de survoler un sujet aussi vaste et complexe en quelques dizaines de pages est inévitablement superficiel. A titre de comparaison, le livre de référence “Le végétarisme et ses ennemis” de Renan Larue et édité par PUF, sous-titré “Vingt-cinq siècles de débats”, fait plus de 300 pages.

Aussi, Ophélie Véron y utilise des références culturelles de haut niveau qui malheureusement risquent de rebuter la plupart des lecteurices. C’est bien dommage car le reste de l’ouvrage est écrit de façon très abordable, sur le ton de la conversation. Alors, ne vous détournez pas de ce livre à ses premières pages car le chapitre suivant, lui, est passionnant.

De la théorie à la pratique

Dans ce deuxième chapitre, les concepts-clés de l’éthique animale y sont abordés à travers ses principaux penseurs-ses (philosophes, éco-féministes, scientifiques, psychologues, sociologues…). Les termes spécisme, carnisme, sentience, welfarisme, néo-welfarisme et abolitionnisme y sont expliqués clairement et appuyés de nombreuses ressources et notes en annexe. Bien qu’affichant ouvertement sa position, Ophélie Véron laisse le débat ouvert à la réflexion individuelle et se garde bien de donner un mode d’emploi ou un guide du parfait végane. On part donc sur de bonnes bases théoriques pour passer ensuite à la pratique (plus de la moitié du livre).

Si “Planète Végane” s’adresse surtout aux végé-curieux-ses et aux véganes en transition à la recherche d’arguments et de données scientifiques, les véganes aguerris y feront également quelques découvertes salutaires ; et toutes et tous y trouveront un recueil utile où piocher bonnes adresses et conseils pratiques.

Ophélie Véron le dit très bien en introduction :

J’ai conçu ce livre comme celui que j’aurai aimé lire avant de devenir végane et celui que j’aurais souhaité avoir toujours sous la main depuis.

Bonne lecture !

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